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jeudi 29 novembre 2007

Eclipse

Une petite eclipse de quelques jours.
Imaginez...
Je reviendrai vous dire des secrets

B

Amours (suite...)

A-t-il eu un mot malheureux, a-t-elle mal interprété ? Ils se sont fait peur. Il a demandé à ce qu'elle vienne, immédiatement. Qu'elle prenne un avion dans l'heure. Elle a rétorqué qu'il n'avait même pas le courage de l'appeler pour s'excuser. Il ne voulait pas. Surtout ne pas ré-entendre sa voix... Encore, encore, encore. Et puis ...

[...]
Décris toi, en mots.

Allongée sur le lit. Confortablement. Impatiente. Regarder l'écran de biais. Plusieurs jours que j'attend. Et que je ne veux pas.

Je supplie mais j'espère qu'il ne cédera pas.

Encore prolonger.
Encore attendre.

Et puis la brèche, de part et d'autre.

Les liens qui cèdent. Perte du contrôle et pourtant, geste si volontaire. Pulsion pure, générée par la peur et le besoin.

Se décrire à haute voix pour lui donner à savoir, lui donner l'image.
Si difficile.

Montrer son cul ? Facile.
Ecrire la jouissance ? Facile.
Décrire la masturbation ? Facile. A froid.

En chaleur, décrire la paume qui presse, à sa demande.
Alors que le simple fait d'effleurer me rend incapable d'écrire. De décrire. Difficile.

Donner à entendre comment les doigts s'insèrent dans la moiteur suintante, fouillent la chair molle, cherchent et ne trouvent pas. Comment ils insistent.

Délier encore un lacet du corset qui enserre dans la tête les mots pour avouer.

Donner à entendre. Pour montrer.

Louve en chaleur, qui se doigte enfin, encouragée par la voix. Sans retenue, exposée, encore plus totalement que sous l'œil de la caméra, des voyeurs, des amants.

Louve qui supplie, qui réclame encore des mots, parce qu'elle sent la jouissance si proche et si inaccessible.

Perdre le contrôle.

Crier, feulement de louve, cri de femme. Voir blanc, l'espace d'un instant.



Récupérer le cellulaire qui a échappé lorsque la main, le corps sont devenus incontrôlables. Entendre encore la voix, très loin. Ne plus pouvoir répondre, bredouiller.

Egarée, abandonnée.


J'essaie... J'essaie de te décrire le moment où [...] Nous aurons déliés les liens qui nous empêchent d'être animal. Et si humains.
***
J'ai essayé de décrire l'amour, mais il y a tellement de possible. J'ai encore le vertige.

Il a répondu :

Tes soupirs hier m'ont rendu absolument planant dans ma voiture. et même en soirée. Lorsque je me suis couché, j'entendais encore ces murmures presque incompréhensibles, ces soupirs saccadés si ennivrants, ces petits cris sourds impulsivement accordés, sans retenues, sans prémiditation, sans jeu. Même pas besoin de me dire que tu jouais, je n'y croyais pas.

La sincérité recherchée enfin murmurrée.

Heureux? Absolument.
Bandé? Entièrement et complètement.
Accro? Totalement.
Souriant? Plus que jamais.
[...]

Ta voix, ton abandon. [...]


B

mercredi 28 novembre 2007

Japanese Whore

Un courriel - "Pour notre prochain rendez-vous, j'ai commandé chez Txxx des sashimis de thon rouge. On vous livrera. Je devrai arriver par le train de 18h00".

Sourire.

Bain aux essences délicates.

Je sors de sa house un kimono de soie bleue à grande fleurs blanches, délicatement soulignées de rose.

Je passe les petites chaussettes japonaises, les socs de bois.


Devant la psyché, je poudre mon corps de talc parfumé. Divin petit chatouillement de la houpette de cygne qui volette sur le corps.


Cheveux lissés en arrière. Petit lien de cordelette retenant les boucles trop courtes sur la nuque.

Visage naturel, juste un trait rouge allonge l'œil. Bouche rouge carmin, lèvres rouges.


Et puis je pose un pied sur la chaise et lentement, en m'observant, je les insère.


Je vais faire chauffer l'eau, prépare un plateau. Le thé Matcha, le Chasen, les bols rustiques. La cassolette de fonte centenaire.

Je roule le futon. Dispose les petits bancs sur le tatami. Le plateau.

On sonne. Je passe vite une robe d'intérieur ordinaire.

Tout est prêt.

Je me glisse enfin dans le kimono de soie.


A genou, j'attends. Je me mets à rêver à cette soirée, l'effet est lent à venir. Mais la source naît peu à peu.

Plus tard, j'entends la porte. J'attends encore. Le bruit de la douche, puis la porte du frigo qui claque.

Sa grande silhouette vêtue de la robe de coton brun. Il se met à genou en face de moi. S'incline.
Je prépare le thé. Il boit doucement. Son regard devient plus intense.


Alors j'écarte les genoux, je soulève le kimono sur les cuisses. Délicatement, avec deux longues baguettes, je saisis une lamelle de thon rouge.

Je me soulève un peu, juste le nécessaire, et vais imprégner de la liqueur salée et marine qui coule désormais en fontaine, la languette aussi rouge que mes lèvres.

Et je lui donne à manger du bout des baguettes.

Le thé Matcha, si vous m'en croyez, à d'excellentes vertus de longévité.

Top model




"On", qui me connaît bien, me passe un petit cd d'une émission de téléréalité. Une sélection de futurs mannequins. Pseudo apprentissage du métier, jury de sélection, le principe est connu. Théâtre de genre.


Cd calé sur quelques minutes intéressantes. Une fille blonde se tient debout devant 4 prétendus professionnels. Photos à caractère porno chic. Elle est allongée à côté d'une femelle bien grasse et rose. On a un peu de mal à distinguer laquelle est la truie.


Autre scène. Les demoiselles dans la cuisine, une brune sème la zizanie. Elle a un joli petit minois, une frimousse d'ange. Elle est craquante.


Images suivantes, elle est face au jury. Le jeu délicieux commence, elle est sur le gril. Forcée à se révéler, à s'interroger sur son comportement de gamine cruelle. Cruelle, vraiment ? Elle a compris que le jeu ne se gagnait pas seulement sur le terrain de l'apparence. Du paraître.


Seulement, voilà. Les incompétents poussent trop loin le dévoilement. Elle craque.


Elle fuit le regard voyeur des caméras. Casse le jeu. Quitte le plateau, descend dans la salle. Elle s'enfuit, sort du studio.


Un homme la rattrape, il est à ses pieds. A genou. Lentement, il la ramène vers le théâtre. La caméra n'a cessé de tourner. De nous donner à voir l'intime. L'impudique.


Malaise.


J'ai cru comprendre qu'elle avait quitté l'émission. Ou peut-être pas. Si elle l'a fait, elle est forte.


Si j'étais un homme, pour cette frimousse, je ferais beaucoup. Mais je suis occupée ailleurs.


Mon indignation ? Que l'on offre un tel spectacle à la populace.
Je ne méprise pas la populace. Au contraire. J'en fait évidemment partie. Je consomme ce que l'on me donne à voir. Spectacle gratuit.


Ce sont les producteurs de ce genre d'émissions qui sont méprisants. Faire croire que l'on peut mettre à nu sans maîtrise. Se mettre nu n'est rien. Mettre à nu, quelle impudeur.


Observer le travail des bons photographes et des mannequins apprend beaucoup sur le respect, la pudeur. Le dévoilement authentique. Parfois très lent, longue séances de poses, des centaines de photos. Une seule retenue, cerclée de blanc. Tant d'images marquée du sceau du rejet.


Parfois, il faut aller vite, la lumière s'enfuit, la vibration est fugace ; alors le photographe est exigeant.


Le modèle doit savoir. Le modèle, souvent si méprisé, est comme un danseur sous la férule du maître de balet.


Pas de place pour les amateurs. Au plutôt si. Amateurs. Il faut aimer pour faire se métier et donner à voir, donner à ressentir. Donner à associer une image, glacée ou vibrante, et une sensation, un désir, un besoin.


Faire quelques planches de contact avec un géant permet de comprendre que ce don d'accrocher la lumière, que l'on croit inné, demande beaucoup de travail. Et de respect.


En premier lieu pour le public.



Je vais fonder un groupe vagit prop pour aller chauffer les roustons du producteur qui tient les manettes de cette émission.
B

ps: N'espérez pas... on me les a volées. Alors en quelques clics : Richard Avedon Foundation - Archives - Fashion - 1973 - 2004 - n° 7 - Stéphanie Seymour, Comme des Garçons, 1997

http://www.richardavedon.com/

mardi 27 novembre 2007

Rouge rubis (draft)










Texte de fiction - Toute coïncidence avec des personnes ou des lieux existant est fortuite.

8 h 00 - j'arrive au bureau, dans un bel immeuble du quartier de la place vendome. Je soupire d'aise, enfin, je commence à prendre mes marques. Cela fait trois semaines que je suis directeur administratif et financier pour cette boite de conseil. Ca fait du bien de travailler pour des grosses pointures, des mecs intelligents, exigeants mais qui savent encore s'éclater. Le soir de la signature de mon contrat, la virée qu'on a fait dans les bars, les boites, m'a définitivement convaincu. J'ai enfin trouvé ma place.
On est libertins, mais bien éduqués. Famille, boulot, autres jeux. Un temps pour chaque chose, la loi du silence, pas de complicité glauque mais du respect.


Il y a juste une ou deux choses qui me mettent mal à l'aise. D'abord, j'ai l'impression bizarre de n'être pas seul le matin. J'aime bien démarrer seul. Les autres quittent tard, donc arrivent vers 9 h 30, souvent après avoir fait un tour dans la piscine ou la salle de sport du racing. Or, c'est comme si ces murs étaient … hantés. Je crois entrevoir une ombre, sentir un parfum masculin, parfois une odeur si caractéristique… non, ça ne peut pas être ça.


Et puis, il y a autre chose… l'organigramme m'intrigue. Bien sur, ils sont tous associés, quelques collaborateurs. Et puis elle, une femme que je ne connais pas encore. Son dossier perso est vide. Sauf son contrat. Salaire correct pour son poste, un peu généreux peut-être, et des tas de privilèges. J'ai interrogé mon assistante, qui s'est fermée comme une huître. Puis j'ai compris, elle était arrivée en même temps que A, nouvel associé. Promotion canapé !


Ce matin, je fais encore le tour des bureaux déserts quand je remarque de la vapeur qui s'échappe de la salle d'eau réservée aux associés. Un parfum de prix. Féminin. Tiens, tiens… intéressant.


La porte semble ouverte, je tire. Une femme est là, qui remonte un bas, un pied posé sur le tabouret de bois. Elle porte un soutien-gorge superbe, large, en dentelle grise, un porte jarretelle et ses bas.
Elle me regarde sans ciller. -Bonjour !


Mes yeux remontent lentement, du haut de la cuisse blanche jusqu'à ses yeux. C'est une brune, c'est certain. Mais châtain. Naturelle.


Sans façon, elle me tend la main. Me sourit et veut parler. Une main puissante me tape dans le dos. A.


Salut, alors… on s'acclimate ? La voix n'attend pas de réponse. Le ton est ferme. Calme.
Il m'entraîne sans explication.

Plus tard, on me la présente. Comme si rien ne s'était passé. Arrogante ? En fait, même pas. Trop maternelle, cette nana. Elle est de plusieurs comités de projet, assiste parfois au comex, et franchement, elle me gave. Je ne comprends pas son rôle. Parfois, elle me pose des questions d'une naïveté crasse. Je m'enferre dans mes réponses, les autres regardent en l'air, ou consulte leur bidule électronique… et je finis par découvrir que je me suis planté… c'est elle qui a raison ! D'autres fois, elle attaque franchement, directe. Pas de gant. Je ne suis pas sa seule victime, mais elle me met au pied du mur avec tant de gentillesse, tant d'indulgence, que ça me met hors de moi.

Plusieurs semaines après, coup de téléphone du patron. -Vieux, fais immédiatement un virement de xx.000 euros sur le compte de B. Tu lui fais signer le papier habituel. Elle rembourse dans 6 mois.


Tiens, tiens, la pimbêche a des petits soucis. Voyons ce qu'on peut en tirer. Je la reçois, elle a l'air ailleurs, fatiguée. Je la manipule sans problème, j'ai été formé pour. Elle est prête à se confier, puis se ravise. -Je ne vois pas où vous voulez en venir.


-Ecoutez… j'applique MA politique de DAF. J'ai besoin de 48 heures pour arranger ça. Mais, je peux accélérer un peu. Je vous sens stressée, vous seriez disponible pour un déjeuner… au calme ? Je connais un établissement très agréable. En forêt de Saint-Germain, beau relais.


-Le Cazauxxx ? Oui. Je connais. Demain ?


Je suis soufflé. Elle a accepté si vite. Elle a vraiment besoin de fric.


Le lendemain, elle m'avertit qu'elle prendra un taxi. J'ai pris soin de lui glisser un petit mail : Pour déjeuner, je souhaiterais bien vous savoir vêtue comme le jour de notre première rencontre.


Pendu pour pendu… si elle me dénonce, autant aller jusqu'au bout.


Je l'attend depuis un bon quart d'heure, table à l'extérieur, il fait bon. Elle arrive, longue jambe qui sort de la Mercedes, fins escarpins, un éclair de chair blanche. Heureusement que j'ai pris soin de m'assurer qu'une chambre était libre.


Intriguant... elle embrasse le maître d'hôtel comme un vieil ami. Elle semble chez elle. S'installe à ma table, me salue à peine. Je suis plus aimable.


-Que souhaiteriez-vous boi…


-J'ai pris la peine de commander ce matin. Cela ne vous gène pas? Ne perdons pas de temps.


On lui apporte une coupe de champagne, des mignardises délicates. On me met juste un bol de potage clair et de l'eau. Je suis surpris.


-Mon cher Directeur, je pense qu'il vaut mieux que vous mangiez léger. Parlez-moi un peu de vous, de votre carrière.

Elle m'amuse, avec ses grands yeux verts, sa bouche rouge rubis entr'ouverte. Je commence, je ne me vante pas. Je n'enjolive rien. Elle semble apprécier, relance en hochant la tête.


On m'apporte ensuite un steak tartare. Elle a droit à une superbe pièce de bœuf qui me fait saliver.
Mais elle plonge ses doigts dans mon assiette, prend un capre, et me le tend. Je tire la langue pour l'attraper, elle le dépose délicatement. Courtisane… j'ai bien pioché.


Elle recommence. Cette fois, elle malaxe la viande, quelques ingrédients, à même les doigts, puis me les fourre dans la bouche. Les autres convives nous regardent. Choqués.


Elle remet ça plusieurs fois, je sens son pied le long de mon mollet. Juste posé. Brûlant. Je fais tomber un couvert. Je veux vérifier. Mais avant que je puisse, une main ganté de blanc s'interpose. -Monsieur, laissez, nous allons changer votre couvert.


Elle a été agacée par le geste. Se lève. Elle va partir. Que je suis c…


-Venez, prenons le dessert dans la suite.


Suite grand siècle, dorures, lit à baldaquin, colonnes de bois tourné. Elle me désigne le grand fauteuil sur lequel je m'assied, en prenant le livre imposant qui est posé sur le siège. -Je suppose que vous connaissez ce photographe, cet artiste ?


Je feuillette, intrigué, le livre troublant. Une page porte un curieux signet rouge. Mais avant que j'y arrive, elle commence à se déshabiller. Lentement. Tête baissée. Je suis abasourdi. Le chemisier, la jupe… elle dévoile un corset du même rouge sombre prenant bien la taille, gonflant le buste déjà généreux, tendant des bas noirs de voile fin, dévoilant des hanches juste un peu trop rondes. Elle s'approche, pose un genou sur le siège, me pince un peu la cuisse du pied. -Voulez vous bien me donner … elle désigne le signet.


Je le retire. Un string rouge. Elle tend sa cheville. Je comprend qu'il faut que je la rhabille. Ma main tremble. Elle me prend le menton. Lève mon visage -Allons, un grand garçon ne devrait pas se troubler pour si peu. Vous méritez une petite leçon.


Elle enfile le string rapidement et me tire par la cravate Nous sortons de la chambre. Nous croisons des clients, elle ne semble pas gênée. Je suis fier comme un coq. Escalier… nous descendons. Elle passe derrière moi, me saisit les cheveux. Là elle pousse un peu. Nous croisons encore deux serveurs qui font une bouche de poisson et laisse tomber leurs assiettes avec fracas.


Sous-sol, couloir étroit, glauque, sombre. Je veux me dégager de la prise. Elle me saisit le bras, le tord vers l'arrière. Puissamment. Me glisse à l'oreille. -Vous pouvez dire non. Tout sera terminé.


Léger coup dans le mollet, elle veut me mettre à genou. Je fléchis. Tombe à ses pieds.


Elle se recule, me regarde. Je m'approche pour embrasser son ventre. Elle arrache le string, la colère la galvanise. Se caresse avec un instant. -Vous voulez ?


Total mépris. Elle me le jette au visage. -Trop facile, mon ami. Vous avez cédé si vite.


Elle va partir. Je la retiens. Fermement. -Croyez-vous ? Regardez-vous.


Je la fais tourner, l'empoigne sans hésiter, fouille de mes doigts. Retire plus de jus que jamais encore.
Elle s'échappe. -Très bien. Alors continuons.


Nous remontons du passage souterrain dans une dépendance en piteux état. Presque en ruine. Elle me désigne un siège de fer. -Je reviens. Déshabillez-vous.


J'attends. Des bruits étouffés, des murmures. Peu m'importe. Je passe à côté, superbe lit rond. Dans une salle sans chauffage, crasseuse à part quelques chandeliers. Sur le lit, des accessoires. Surtout des jouets pour les femmes. J'ai gagné, le reste va être délicieux. Je me déshabille sans hésiter.


M'allonge nu sur le ventre. Je suis sur de moi. Je connais l'effet que mon corps produit sur les femmes. Je garde juste le string à la main.

Je sens son odeur. Elle revient, tire sur le string -Je peux vous l'emprunter ?


Je vois qu'elle a remis sa jupe. Elle se penche, met un doigt dans ma bouche, puis y enfonce délicatement le string. -Sommes nous prêts pour le dessert ?


Je hoche la tête, me met à quatre pattes, plein de vigueur.


C'est alors que j'aperçois le martinet de cuir noir dans sa main. -Ne bougez pas !


Je reste figé. Soudain attentif. Le cœur battant à tout rompre. Je le veux et en même temps, je m'y refuse. Je me sens tendre les fesses alors que je n'ai qu'une envie, la culbuter par terre, sur le sol de béton et de gravas.


Les lanières me caressent. Je ne la vois plus. Elle passe lentement le cuir sur mon corps, dessous, flatte ma chair tendue à l'extrême, puis revient sur les cuisses, plus haut, elle décrit de grandes arabesques. J'attend le premier coup libérateur. Elle hésite… elle n'aura pas le courage. Elle va se glisser sous moi. La douce caresse sur la pean fine déja toute gorgée, sa tête penchée que j'ai entrevue en me regardant le ventre, sa langue passée sur ses lèvres, tout ça m'en a donné la preuve.

Mais je sens le manche se présenter, s'insinuer. Je suis furieux. Je dois m'échapper. Pourtant, je donne un grand coup de rein vers l'arrière. Tenu fermement, le manche me transperce. Je viens alors sans retenue. Et m'écroule.


J'entends un mouvement… deux grandes ombres sur moi. Deux types qui viennent gicler sur mon visage.

A. et le grand parton sont là, rigolards. -Vieux, bienvenue au club !!!

Ils tapent dans leurs mains, trois petite punkettes arrivent en courant qui viennent me laver de la langue avec empressement. Nous passerons le reste de la journée à jouer avec elles.

Je suis plus à l'aise maintenant. Je suis du matin, elle aussi. Lorsqu'elle le veut, je suis toujours disponible. Comme les autres.

Oui. Dans cette boite. J'ai trouvé ma place.


B



lundi 26 novembre 2007

C'est lundi... sourions un peu



Image insolite (et authentique).
Alterner, être autre... saurez vous comprendre ?
Et une petite devinette, encore, pour vous titiller le ... neurone
Un marcheur, en trois mot, traduction littérale (et naïse) :
"Poil qui humecte/irrigue l'Est"

Une récompense pour la bonne réponse? allons... vraiment ?
B

dimanche 25 novembre 2007

Hommage à Béjart

Allez, encore un petit post en plus, je suis trop gourmande… Très court. Mais important.
[Si vous êtes pressé, allez jusqu'à Halitueux puis revenez plus tard...]

Voilà - Hommage à un grand chorégraphe

Ohhh attention, je ne vais pas prétendre être une assidue des ballets, des opéras… je n'aime pas rester des heures statique, pas le temps, trop cher (mdr je paie des impôts et je dois encore payer une fortune pour des théâtres subventionnés… raz le f…) mais autrefois, tout en haut, les places à 10 balles. Bien plus de souvenirs qu'une place à l'orchestre avec des crétins qui passent la soirée à bavasser et zieuter leur écran vert cathodique.


Béjart. Si classique, si moderne. Si troublant, si puissant.

Tellement sensuel.

Tellement d'influences, les religions, l'Inde… Venise, le Japon...

Chorégraphe - Perfectionniste, artiste total et parfois cruel.

Réinventer, Transmettre le savoir. Passer la chorégraphie de danseur en danseur…

Le danseur pratique un art total… ou presque, il lui manque peut-être la voix. Béjart a parfois redonné leur voix aux danseurs.

Maître de ballet. Le chorégraphe et le danseur. Comme le cheval et son cavalier. "La chorégraphie est un art qui se pratique à deux, comme l'amour."

Qui encore aujourd'hui ? Gallota peut-être ?

Alors… en hommage cette vidéo de Jorge Donn [soupir encore, un ange si vite parti]. 9 mn.
Messieurs, écoutez, repérez la cadence. N'est-ce pas idéal ?
Essayez, en fond sonore ou sur grand écran. Essayez de tenir, deux fois, trois fois… 27 minutes. Un défi. Essayez.


B

http://fr.youtube.com/watch?v=Lnut9tB78BE

Les hommes ont le bec sucré

Voilà deux heures qu'il me tourne autour, s'en va, revient… m'agace. Par bonté d'âme, j'ai trempé un doigt, recueilli un peu du mélange sucré à souhait, lui ai donné à téter. Puis relance le fourneau.

...

Je teste. Sec sur les bords, mais dedans bien humide, luisant, beurré.
- C'est prêt ?
- Encore 5 minutes.

Lorsqu'il entend le claquement caractéristique, il accourt. L'odeur agrandit ses mirettes comme celles des gamins.

- J'en veux, j'en veux. Now, pleaaaaaaase.
- Trop chaud ! Faut attendre un peu. Tu auras mal au ventre.
- Don't care.
- Ok, your choice [froncement de sourcils furax]

Je dessine une équerre de deux grands coups secs. Il s'en fourre plein la bouche, plein les joues.



Plus tard, je prépare quelques lamelles de poires, je dénude quelques grains de raisins et des quartiers de clémentines, deux litchis. Je coupe deux fines tranchettes du quatre-quart moelleux et beurré à souhait par assiette, j'arrose de chocolat noir fondu, bien chaud (avec une cueilli ère de crème fleurette).


Deux ailettes de menthe poivrée.

J'observe, il manque quelques chose. Du congélo, je sors un bac et avec deux cuillères, délicatement, modèle deux quenelles de sorbet framboise.

Deux verres de champagne, coupé d'un jus d'orange fraîchement pressées.

Il se tient au mur. Il est un peu vert. -Sorry, so sorry. May be later ? Il se tient le ventre.


Je saisis les deux assiettes, les vide dans la poubelle avec fracas. -Plus tard, ça sera trop tard. Va donc faire la sieste dans ton bureau, ça calmera ton bidon délicat. Moi, j'ai des trucs à faire !


Et je pars avec ma coupette et claque la porte derrière moi. J'ai juste eu le temps d'entendre :

-Fucking bitch ! You're not my mother !


Moralité : Faut écouter les dames et pas manger les gâteaux quatre-quart qui sortent du four. Sinon, privé de dessert !!


B

Un gros navion (post éphémère)



Un beau bébé n'est-ce pas ?

Pourquoi parler ici de l'A380 ? Parce que j'en ai envie ! Na !

Et puis j'ai affronté une pluie torrentielle pour aller le visiter aux journées pro du dernier salon. Plus trempée… on pouvait pas faire mieux. Même le meilleur… Me suis réfugiée avec 40 hommes et quelques donzelles sous les parasols d'un constructeur de moteurs qui, les cons, voulaient pas ouvrir leur stand aux malheureux sous la pluie.

(Oui, ce genre de salon, il n'y a pas beaucoup de femmes, sinon des jolies filles élancées qui donnent des prospectus à des messieurs baveux).

Il y avait quelques pilotes, quelques militaires… tout aussi trempés ! Je crois qu'on aurait dû tous se mettre à poil et faire un woodstock improvisé devant chez Raythxxx, pour leur faire honte. Sauf qu'il n'y avait pas de boue !

Le gros avion ne fait pas de bruit, bouge bien, tout en courbe et en souplesse.



Et les avions de chasse… ça bouge bien aussi, mais c'est plus viril (et ça pue !). Bien aimé les vibration des fighters.

Pour le gros avion, je suis perplexe, songeuse… en pensant aux cabines avec lit aménagées par S. A. Depuis je minaude, je passe des coups de fils mielleux, je fais de grands mouvements de cils.

Vous vous imaginez ? Au dessus de l'océan indien, dans une toute petite cabine comme les alvéoles de ces hôtels japonais ?
B

samedi 24 novembre 2007

Halitueux

Avertissement : Ce texte s'adresse aux personnes majeures.
De plus, oui, je sais.. toujours trop long. J'essaie...

22 heures - Je sors du cybercafé que je fréquente depuis quelques temps. Pourquoi un cybercafé ? Au bureau ? Trop sollicitée. A la maison ? Malaise. Cet endroit me permet de me concentrer, de me mettre hors du monde. Enfin presque. La faune qu'on y trouve est intéressante aussi.

Dialogue sur le net, sites de rencontre ? Jamais. Seulement l'écriture. Les mots. Les collages d'images et de mots sur les blogs. Que d'univers découverts.

Les mots à lire, les mots pour surprendre, choquer, séduire, exister. Les mots pour comprendre, pour connaître, pour apprendre, ... pour aimer, pour jouir.

Ce soir-là, encore une fois, jouir et faire jouir des mots. Sortir dans un état vaporeux, halitueux. Légère et … heurter un grand jeune homme. La trentaine entamée, brun, beau visage de mâle, de prédateur, souligné de la barbe de fin de journée. Yeux trop cernés. Et surtout drôle… Souvent assis à côté ou en face de moi. On s'est échangé des douceurs, il a pioché dans mes raisins, il m'a aidée quand j'ai paniqué à cause de la technique, il m'a prêté son cellulaire. On a rit de la naïveté d'une jeunette. Complicité de prédateurs.

Alors là… allez savoir pourquoi, je l'embrasse comme un vieux copain. Il est tout éberlué.

-Ohhhhh ! Excusez-moi… je suis un peu hors du réel. Mais… vous n'avez pas l'air d'aller bien ce soir.

Il me regarde soudain d'un air furieux. -Les françaises sont toutes des … !!! Il ne finit pas sa phrase.

J'entends la musique dans le petit bar à coté. -Allons, venez. N'allez pas au cyber ce soir. Venez donc prendre un café.


Je l'entraîne dans l'ambiance plus agréable du bar. Il se laisse faire. Je ne cherche pas la confidence. N'entame pas le dialogue. Chacun dans sa bulle. C'est lui qui attaque.

-Je ne veux pas être indiscret, mais vous faites quoi au cybercafé ? Du chat ?

-Non, j'écris. C'est comme d'aller au café pour écrire… l'ambiance.

-Vous mentez. J'ai bien vu !!!

… Et alors ? Choqué ? Pourquoi pas ?

-Toi, une femme comme toi, tu n'as certainement pas besoin de ça !

-Et toi donc ? Ne me dis pas que, ici, par exemple, en quelques minutes… tu ne trouverais pas, bien plus facilement que sur un site de rencontre ??? Non, il y a autre chose. Mais je n'ai pas envie d'en parler. Surtout (je regarde l'heure sur mon portable), surtout à présent.

-Oui... peut-être. Mais, j'ai envie de te l'entendre dire. Pourquoi ? La voix est calme, grave, envoûtante. Les yeux plongeant, hypnotisant.

Je lui glisse quelques mots à l'oreille. Il me regarde avec un total mépris. C'est encore plus délicieux. Alors je provoque. -Et là, j'ai tellement envie d'en avoir plein la bouche, plein la figure que j'irais aborder n'importe lequel ici.

Je me lève. -Viens… allons dans les toilettes. Il est stone. Encore plus que tout à l'heure. Assise sur la cuvette, je le dégrafe. M'approche. Il me repousse enfin.

-Non ! Pas ici. J'habite à deux pas.

Bel immeuble, ascenseur, il appuie sur le 3ème. Nous ne parlons pas. Ne nous touchons pas. Mais lorsque l'ascenseur s'arrête, il me retient. -Nous allons plutôt au 6ème. Le ton de la voix. Encore plus grave. Si calme.

Arrêt au 5ème, petit escalier de service en colimaçon. Une porte blindée, puis une autre. Isolation acoustique. Un grand loft mansardé. Décoration minimaliste. Des coussins par terre, quelques matelas, des tabourets, un bar. Des miroirs dans un angle, sur les murs, le plafond, le sol. Mais il m'entraîne plus loin. Une salle ronde. Superbe. Dans certains immeubles anciens, l'angle est couronné d'une pièce en coupole, d'un petit dôme. Un écrin. Là trois grandes fenêtres s'ouvrent sur la ville à nos pieds. Six fauteuils larges de velours rouge grenat, une estrade en miroir au milieu, avec un anneau tendant une lourde chaîne du sol au plafond. Un grand écran. Fascinant.

Il ôte mon manteau, lève mes bras, m'accroche par deux liens à la chaîne sans difficulté. Il est derrière moi. M'entoure de ses bras, m'enlace. -Racontez moi. N'oubliez rien.

Je commence le récit. A chaque pose, il défait un bouton du vieux 501 masculin que je porte. Puis glisse les mains entre le jean et la peau. -Tiens, tiens… Il est presque étonné. Il passe les mains derrière, saisi les rondeurs à pleine main, sans bouger davantage. Je continue… il griffe. Frotte son menton irritant sur ma nuque, les épaules, le dos. Chacun de ses mouvements est une récompense. Baisse le jean sur les bottes, ça ne passe pas. A genou, continue à frotter la barbe sur la peau fine, ferme et ronde, qui doit rosir maintenant. Je ne parle plus. Alors, il se redresse devant moi. Sort un cran d'arrêt. Passe sous le pull de coton noir.

Il attend que je poursuive le récit, on s'affronte du regard. Je continue. La pointe déchire à gauche, au niveau du sein, une première fois, puis à droite. Il sort le couteau, tire le tissus sous l'aisselle, fend la manche pas dessous sur toute la longueur du bras, s'arrêtant à la couture. L'autre bras.

Il se recule. S'en va. Reviens avec une petite table pliante, un laptop, une webcam. S'affaire. Cherche le bon angle. J'apparais sur l'écran. Connexion à un site. Il me regarde. Je soutiens son regard, hautaine.

Suspendez-vous à la chaîne et tendez vos jambes, que j'ôte le pantalon. Je m'accroche, lance mes pieds. J'ai les jambes musclées, un peu fortes. Il faut de la force pour les tenir. S'il ne rattrape pas, on s'arrêtera là. Pas de problème pour lui. Il arrive à ôter une première jambe de pantalon sans enlever la botte, pas la seconde. Ma jambe retombe. Cuisses largement écartées. Nous regardons l'écran tous les deux.

Finalement, il laisse le pantalon. Va s'asseoir, écrit, reçoit des messages. Les lit à haute voix, revient, me fait tourner, pose ses mains, écarte, dévoile, expose, caresse, claque légèrement, comme demandé. Certains mots sont crus, insultants. D'autres sont doux. J'en ris. Ça l'irrite. -Assez joué !

Vous avez dit que vous aviez un blog ? Je donne l'adresse, ajoutant. -Je commence à avoir froid.

Il me regarde de biais. Ça ne le fait pas sourire. Et puis il lit le récit en deux parties.

Racontez-moi celui-là, encore. Mais attendez un instant. Il découpe un morceau du tissus noir et en fait un bandeau. Je l'entend s'éloigner, chercher...


Il revient. Je commence le récit. Je sens alors une pointe de cuir repliée passer sur ma joue. Je sais ce que c'est. Il écarte les lambeaux de coton noir, caresse, agace les pointes, descend, insinue dans le sillon, titille, va-et-vient lentement. Lorsque je perd pied, douce caresse sur la hanche pour me faire revenir. Je suis presque à bout. Alors il ôte le bandeau. Il ne regarde que la longue cravache de cuir roux, belle poignée ouvragée, bel objet. Il voit mon regard sur l'objet. Il réfléchit, sombre, son visage est à l'orage. Il se place de côté, il la pose dans le creux des reins, attends que je poursuive le récit. Juste avant de terminer, il s'approche, m'entoure de son bras, me serre fort, fait tourner la cravache dans sa main, la saisit différemment et descendant du creux des reins, le long du sillon, l'enfonce d'un coup. Je rugis.

Madame, ce soir, les françaises hautaines m'agacent. Je le regarde. Soudain, il me fait peur. Vraiment. Au-delà du nécessaire. Je panique. Il le sent. Alors, il me plante là. S'en va.

Il revient après un long moment. Torse nu. Semble apaisé, beaucoup plus calme. Je n'ai pas bougé, rien dit. Fière encore. Il a deux bouteilles d'un soda brun.

Il me détache. Je glisse sur le sol froid du miroir. Il écarte mes jambes du pied. Le pose sur la cravache qui n'a pas bougée. Me regarde. Regard différent. Admiratif ? Ça serait présomptueux de le dire.

Avez-vous soif ? Lentement, il commence à verser le soda sur ma gorge, mon ventre, les cuisses, puis revient vers ma bouche ouverte, vide la première bouteille. Se met à genou entre mes jambes, se penche. Sa tête à quelques centimètres de ma peau. Enfin. Mais il se redresse, pose un genou sur la cravache pour la fixer et commence à introduire la bouteille dans les chairs halitueuses, baveuses à l'excès, en tournant lentement. Il sent un mouvement. Voit le bassin bouger. Se redresse.

Continuez sans moi. Lentement, il observe la bouteille disparaître. Caresse mon corps collant, en sueur, du bout des doigts, sans jamais toucher aux zones trop sensibles. Il sent que je fatigue, car je me met à bouger d'une manière plus saccadée, moins harmonieuse, alors il avance le genou pour bien caler la bouteille et des deux mains passée derrière, me soulève un peu et me colle à son genou, tenant la cravache en place. Frissons incontrôlables mais pas encore libérée…

Il se dégrafe, se prend en main. Reprend sa bouteille et bois le soda à petites gorgées. Appuie par à-coups du bassin qui entraîne son genou.

Et puis il tend le bras, verse le soda sur mon visage en même temps qu'il gicle un long trait blanc et crémeux.

J'avale le tout.

Plus tard, il sera encore à genou, sa bouche, sa langue, ses doigts... Enfin.

****

Je ne crois pas que je reviendrai dans ce cybercafé.

B



Dédicace : Il se reconnaîtra - "La cravache. Oh elle ne va pas s'enfuir en courant ! Elle ne la voit tout simplement pas. Qui t'a dit que l'on ne pouvait pas faire des choses douces avec une cravache ... et ô combien frustrantes aussi, ce qui est une des caractéristiques désirées de la rencontre, non ?".

vendredi 23 novembre 2007

Petite Fr@nçaise fait cours d'hygiène corporel...

Thierry comme souvent le soir, fait la tournée des popotes, encourage ses derniers hussards qui veillent jusqu'à point d'heure. Puis si je suis encore là, il vient s'installer dans mon bureau, s'assied confortablement et me laisse admirer la semelle de ses richelieu weston à pompons (grrrr je déteste les chaussures à pompons) T10. Je le fusille du regard, mais ça ne l'empêche pas de laisser ses pieds sur le coin de mon bureau. Il me taquine.

Donc… Thierry, patron du département, un peu ami, une ou deux fois amant, complice. Nous parlons des dossiers, de la vie, de la musique des années 70, 80, 90 parfois on se sent si vieux à s'émouvoir sur les Eagles, sur Angie, on tournerait chacun nos sièges dos à dos, on partirait en nous-même, la main dans le pantalon, sous la jupe. Alors, je passe ACDC, Nirvana, les heavy, les méchants… Ca nous fouette. On parle des enfants, on parle de l'Autre, et … des autres.

Ce soir-là, je me perd à expliquer un point délicat. Il me dit : -Rien à branler du dossier (oui… les hommes aiment dire des mots grossiers avec moi, ça me fait froncer les sourcils instinctivement, vieille éducation), racontes moi plutôt ton rendez-vous extérieur de cet après midi.

???

Oui, tu débarques en réunion, fraîche comme une rose, mais je te connais. Le teint de jeunette, les pupilles écarquillées… c'est pas un client qui te donne cet air là.

Je ris, capitule et lui raconte, mêlant le vrai et le faux pour le perdre un peu…

Même pas à l'hôtel ??? Mais comment fais-tu pour … moi ma femme le sentirait à 3 mètres !!!

Mon cher, je suppose que comme moi tu as de quoi te changer au bureau. J'ouvre l'armoire à mes côtés : un tailleur, un sac de sport, quelques affaires de rechange ou le nécessaire pour partir en déplacement en urgence.

Oui, mais…

Et j'ai ça !

Je lui lance une pochette molle en plastique. Il examine le paquet. C'est quoi ?

Des lingettes nettoie-cul pour bébé ! Ouvres, tu vois c'est grand, c'est doux, ça ne sent pas trop. Le problème quand tu ne peux pas te doucher… après, c'est de te rafraîchir. Tu ne vas pas venir te tremper le cul dans la cuvette des toilettes ou de laver la bite avec l'eau de la chasse d'eau, n'est-ce pas ?

T'as de ces mots !!!

D'où l'intérêt des lingettes. Bon, voyons ton point de vue d'abord. Si c'est un crac-crac vite fait bien fait, t'as juste eu le pantalon sur les chevilles, trempé tes doigts, ta bite (il rougit, eh eh eh, réciprocité…), si la dame est audacieuse et généreuse, elle s'est un peu frotté sur toi donc t'as intérêt à changer de chemise, de costume. Si elle s'est frotté contre tes poils de grizzli, sur ton avant-bras quand tu lui as titillé la rondelle (il est mort) ou tes pectoraux, mieux vaut aussi essuyer, les poils, c'est des pièges à odeur. D'ailleurs, n'oublie pas les poils de ton cul ! Si je me souviens bien, tu…

T'es dégueulasse !!!

Non, j'explique. Pour moi c'est pareil. Un petit coup de frais entre les cuisses, j'suis toute neuve. Et j'en utilise plusieurs. Faut pas être avare… surtout que… enfin tu sais bien ! Je n'oublie pas de passer sous les aisselles, sous les seins, dans les petits plis, dans les sillons…

Il rugit. -T'es machiavélique !!!

Non, mon cher. C'est pas de la duplicité, du mensonge. C'est du respect. Il sait bien que…

Ce n'est pas à ça que je pensais.

Je le regarde… Hum

Bref ! Voilà le secret. Un petit coup de déo, de parfum (trop, c'est pas correct), et l'arme fatale… un brossage des dents en partant du bureau. Allez zou… va-t-en, je dois m'y remettre !

Dis… tes lingettes, toi et moi, on pourrait … (Regard craquant)

Pas que ça à faire !

Très bien. (Il reprend le ton du patron). Je te supprime tes lingettes pour le moment. Tu prends trop de retard… avec tes rendez-vous extérieur.

C'est ça ! Au fait, c'est doux, soyeux. Au toucher, au frottement, la sensation est intéressante, même en solitaire… mais attention, ça devient irritant à la longue !

Je le regarde droit dans les yeux. Ca va… il a compris.

Il part en chantonnant… vers les lavabos.

If I can't have you
I dont want no body baby
If I can't have you


Je me remet à l'écran… lis un paragraphe ou deux, les yeux dans le vague.

Mrd, mrd… j'en ai besoin des lingettes maintenant ! Vais pas m'humilier à aller lui redemander. Ah mais je suis nunuche, j'ai un sachet de voyage dans mon sac de sport… sauf que… j'ai plus de dentelle de rechange. Bah… c'est pas grave.

Il s'en passe des choses, le soir, dans les lavabos des bureaux parisiens. Au petit matin aussi.

B

Note de l'auteur : écrire ce texte m'a bien fait rire. Et vous ?

>>> http://fr.youtube.com/watch?v=ykh78ivd5
You can't hide - No, no, baby - When you give it up - It's only enough - To get me by
You're playin' a game - It's so plain - You want me to win - I'm willin' to play - What ever you say
You start, you stop - You know what you got - Is what I need - Oh, yes it is
When you give it up - It's only enough - To make me say - Ooo wee...
That you're playn' a game - It's so plain - You want me to win - Girl, I'll play - What ever you say

jeudi 22 novembre 2007

Humour anglais

>>> http://www.youtube.com/watch?v=x-6HqMHpkFo

J'adore cette vidéo.

Parce que j'aime alterner les plaisirs, les clins d'oeil, le sucré-salé, l'acidulé et le sirupeux, l'aigre et le doux...

Have fun !!!

B

Aller à Garonne

Aller à Garonne est une expression du Sud-Ouest. Autrefois, aujourd'hui peut-être encore, lorsque l'été était trop chaud, les familles d'Agen et d'ailleurs descendaient près de la rivière Garonne pour prendre un peu de fraîcheur. Cela évitait aux garçons de sauter du pont pour se rafraîchir… quoiqu'il paraît que mon grand-père, ses cousins le firent plus d'une fois ! La famille possédait une petite maison, pas un cabanon, une maisonnette de pierre de confort rustique et simple. Somme toute, très élégant.

Mais ce soir, envie de changer le sens de cette expression. Par défi.

Récit - Eté 39 - L'Europe gronde - L'Europe a chaud.

Deux cadets, deux frères, je suis l'aîné. Nous faisons nos classes dans la même ville de garnison. Après quelques mois en caserne, première permission en ville. Direction une maison, maison un peu particulière. Les dames qu'on y trouve ne sont pas toujours des professionnelles. Et les messieurs, souvent leur mari, leur amant. Qui apprécient qu'un cadet vienne suppléer à leurs défaillances. Nous avons payé la première fois, plus jamais après. Nous y avons croisé même le médecin militaire, il nous a donné quelques conseils et remèdes pour éviter les inconvénients et rester gaillard. Avec mon frère, on s'est bien marré. Des remèdes pour rester gaillard ? Nul besoin. Surtout pour ce genre de situation. A la fois très classique et ...

L'été venu, première permission en famille. Tous réunis à la maison au bord de la rivière Garonne. Les hommes en costumes de lin clair, pantalon à pince, veste et cravate. Canotier ou panama. Les femmes en robe de coton à longue corolle, taille bien prise. Chapeau de paille. Nous sommes l'un à côté de l'autre, bien. Heureux. Le calme avant la tempête.

Soudain une autre famille arrive. Un couple et une jeune femme. Elle est grande, aérienne. Elle vole de l'un à l'autre, embrasse, salue les plus âgés avec respect. Nous aperçoit. S'écrie : -Oliv' ! Pat ! Que je suis heureuse de vous revoir. Elle nous claque deux grands baisers sur les joues, puis s'enfuit vers d'autres.

Je suis blanc. De rage. Pat me file un grand coup de coude. -Tu l'as reconnue, la cousine ?

Je gronde. -Ce n'est pas une cousine. Oui, c'est B.


Bien sur que j'ai reconnu la gamine effrontée qui hante mes nuit depuis mes quinze ans. Fille d'un proche, elle ne nous est pas liée par le sang, mais nous avons été élevés tout comme. Sauf qu'à quinze, cette fille était une garce. Elle nous a fait faire toute sorte de choses, grimper aux arbres pour chercher un nid, crapahuter dans les ronces pour des framboises, construire une cabane de princesse dans les châtaigniers. Tout ça pour qu'elle nous montre sa culotte.

Finalement, elle nous l'a montrée le dernier jour. Une culotte ancienne, un peu particulière, peu en portaient encore. Elle l'avait trouvé parmi les affaires de sa mère. La culotte assez large, comme un petit short, était fendue. On a vu. Les lèvres roses, un léger duvet et au dessus le voile de la toison brune. Elle nous a obligé à embrasser puis s'est sauvée. On est resté comme des couillons.


En fin de journée, tous à l'eau. Maillots de bains de coton d'autrefois. Je vois B. Je ne vois que B. Le bas arrondi de ses fesses fermes découvert par le maillot. Et les lèvres soulignées par le tissus mouillé. La poitrine n'est pas lourde, contrairement aux femmes du temps, elle est dressée, émouvante.

L'après-midi s'éteint. Nous restons entre jeunes pour ranger. Finalement, il ne reste qu'elle, occupée à faire la vaisselle. Et nous deux, occupés à bricoler nos vélos. Étonnant pour une fille aussi racée. Elle est si simple. La voir ménagère me bouleverse. Et j'enrage de ma faiblesse.

Dans un pot, de grandes tiges d'ajonc, j'en saisi une. Je fais signe à Pat. -J'ai envie de donner une leçon à notre allumeuse. Tu m'aides ?

Pat est pire que moi et plus dangereux. Il est lent mais devient monstre lorsqu'il lâche prise. Il sourit. - Comme dans la chambre Rouge ?

- Non, la chambre Noire.

Je suis près d'elle. Un petit coup sec sur les fesses rondes.

Hey ! Elle me regarde étonnée, sourit quand même.

-Vous vous souvenez de la dernière fois où nous nous sommes vus ?
- Oui, au mariage de … (intriguée)
- non… l'été.

- Je crois que vous méritez une petite correction pour votre conduite impertinente.
- Vraiment ? C'est plutôt vous qui étiez très mal élevés !
- Mal élevés ? Assurément ! Tout autant que toi. Pat ! Notre impertinente est rétive. Veux-tu bien m'aider ?


Pat est un fou. Je le sais. Il n'a plus peur de demain. Il sait que ce sera l'enfer. Il a déjà saisi une pelote de grosse ficelle. Il ne lui faut que quelques minutes pour lier les poignets de la belle, la traîner vers la grande pièce, l'accrocher bras levés à une poutre devant la cheminée. Elle ne s'est pas débattue. N'a pas protesté. Elle me défie d'un regard hautain. Quand Pat veut l'embrasser, elle lui crache au visage. Il lève une main. Je l'arrête.

- Non, pas elle. Elle est différente.

Je me mets face à elle. Tu acceptes ?

- Jamais ! Fais ce que tu veux, jamais je n'accepterai, jamais je ne pleurerai !

Elle a dit vrai. L'ajonc ne l'a pas fait pleurer. Nos griffures, nos morsures, nos mains brusques sur sa robe en lambeaux. Nos sexes dans ses mains délicates, dans sa bouche rebelle. Son corps sur la table. Sa toison arrosée de vin de Cahors au fort tanin, transformée en fontaine. Mais elle était déjà fontaine. Et elle se tait.

Nos langues fouillant tout au fond d'elle. Pat se branlant et jutant sur sa gorge. Et léchant comme un chien.

Je buvais un alcool fort et ambré. Je ne pouvais rien. Je bandais mais je ne pouvais rien. J'ai essayé de la pénétrer. Elle a hurlé. -Je suis fiancée… Ai pitié !

La retourner, l'écarter encore. Pat qui lui tient la nuque et me regarde. Mauvais ange.

- Laisse là ! Elle ne partira pas. Il s'abat sur le sofa, ivre mort.

La sentir enfin faible, abandonnée. L'entendre soudain gémir doucement. Voir les larmes couler. Enfin. Passer un bras sous son ventre, l'attirer à moi. Présenter mon gland contre son cul. La sentir me serrer le bras. Ne pas me repousser. M'inviter. La pénétrer lentement. Longuement.


Bien plus que jamais, plus que dans la maison. Enfin, je suis homme. Je le sens. Et je viens en elle, au fond d'elle.

Après la guerre, après ... Pat disparu. Moi... Oh moi, peu importe... J'ai su son courage, son dévouement. J'ai envoyé quelques fleurs. Espérant. Elle m'a fait passer un petit mot. Merci. Vous m'avez aidée à avoir le courage d'oser affronter l'enfer.

******
Aujourd'hui, je suis un vieux parisien nostalgique et comblé. Récemment, j'ai appris que le tgv me transporterait à Agen en quelques heures. Envie de revoir la Garonne. Affréter un taxi pour me conduire à la maisonnette près du fleuve, abandonnée par mon fils, bien trop occupé, son mariage, ses affaires.


Le portail est ouvert, une voiture inconnue. Quel intrus ose ? La porte est grande ouverte, la maisonnette est vide, triste, elle a perdu son âme. J'entends des éclats de voix. -Pourquoi ne cèdes-tu donc jamais ? Je t'aime comme un fou. Tu me pousses à bout.


Dans le salon, un homme torse nu, sportif, de dos, cravache à la main. Je le reconnais immédiatement. G. Mon fils. Et une grande femme brune, robe de velours pourpre en lambeaux, le corps luisant offert et tendu, pendu à la solive. Ses seins larges me font monter les larmes aux yeux. Sa toison n'a pas disparu comme le veut la mode. Ainsi, elle est femme. On dirait qu'elle sort de la rivière, les cheveux, la robe trempés, une flaque d'eau autour d'elle.

Elle croise mon regard. Elle hurle de rage.

Je tourne les talons.

- Rattrapes le !!! Par pitié.

Mon fils est derrière moi. Père ? Père !! Attendez. Attendez. Pour elle.

J'attends dehors, assis sur une souche. Ils arrivent. Chacun la quarantaine élégante. Fiers tout deux. Il l'a enlacée, la soutient pour marcher.


Père, permettez-moi de vous présenter H. la fille de B. Vous souvenez vous de B. J'ai rencontré sa fille à son ent

-Oui ! Je me souviens de B. Je m'incline sur sa main. Juste l'effleurer de mes lèvres. A peine. Elle me serre un peu trop fort. Même regard trop fier. Même défi.

-Vas chercher la voiture. Je dois lui parler un moment. L'ordre est impératif. Il s'éloigne.

-J'ai su pour votre mère. Je n'ai pas pu venir. Votre mère, ici…
Je lui murmure quelques mots à l'oreille, la sent faiblir, l'entoure de mes bras.

- Laisse-toi aller. Tu es rebelle. Vous êtes faites du même marbre. Mais la faille est cachée. Si tu ne te laisses pas aller, tu te briseras.

G. revient. - Père, comment avez-vous fait ? Elle pleure enfin.

- Les mots, mon fils, les mots… sont plus forts que tout.

B


http://fr.youtube.com/watch?v=fwGHQ6WyQFU

A Garonne, Philippe Delerm, Nil, 2006

Bill G. je te hais !

Je n'aimais déjà pas ma boite aux lettres. Envahie de pub, de sollicitations importunes.

Je hais désormais ma messagerie électronique.

Boiiiiiiiing Boiiiiiiiiing !

Elle sonne pour des spams, des pubs, des choses inutiles ou incongrues. N'importe qui envoie n'importe quoi par mail.

Un jour, il y en a un qui m'enverra un faire-part de deuil par mail. Celui-là, je m'en souviendrai. A son propre enterrement, j'enverrai des fleurs artificielles.

Lorsque j'attend un de vos courriels, elle me fait tressaillir, décoller de mon siège. Si je suis concentrée, si je rédige, ce petit carré bleu qui montre en bas à droite fait monter mon adrénaline, pulser mon cœur.

Souvent pour rien. Une horreur, une torture lente. Pire que … bien pire que … encore pire que tout ce que vous pourriez imaginer.

Mais quelle idiote ! Après tout, je pourrais fermer ma messagerie, rendre muet le clairon. Oui, je pourrais.

Soupir.

Nostalgie du temps où un charmant jeune homme ou un grand gaillard rougeaud venait me porter les plis, les fax, les mémos… les fleurs (oups ça non… ).

Une fois, à 8 heures du mat, j'ai même eu droit à un CRS d'un quelconque ministère (oui… les CRS portent le courrier des puissants). Tout botté, casqué, vesté de cuir. Il a même pas enlevé son casque. J'ai vu que ces yeux. M'a fait peur. Quoique… quand j'y repense. Soupir.

Tout ça pour dire que Bill G. je le hais. J'aimerai le pomper juste assez puis l'attacher sur un lit de braises, entouré de jeunes filles graciles mordant des fruits sirupeux inconnus dont le jus coulerait sur leur joues, leur menton, leur poitrine, leur ventre, leurs cuisses. Et agacer ses tétons d'un bout de langue glacé. Je veux lui faire vivre l'enfer.

Rahhhhhhhh. J'vais être fichée aux rg…

Certains jeux...

Le texte sur la maison de thé semble choquer…

Donc voilà quelques précisions.

Exercice de style, il peut me mettre en scène ou non. Un blog n'est pas vérité absolue.

Certains jeux sensuels ne sont vrais que si les partenaires sont totalement consentants A tout moment, un non peut arrêter le jeu. Celui (celle) qui passe outre, hors de propos, ne mérite pas le titre dont il s'affuble indûment. Il faut savoir maîtriser le jeu. Ca s'apprend.

Celui (celle) qui par ruse ou inconsciemment, pratique un jeu qui devient trop cruel, humiliant, dépravant, se dégrade bien davantage que sa victime.

La sujétion est un art. L'artiste n'est pas grande chose. L'oeuvre est tout. Certains petits maîtres l'oublient.

Et il y a les amateurs. J'aime peindre à l'aquarelle. Parfois de couleurs vives, parfois de couleurs si douces qu'elles sont transparentes. Irréelles.

Sortir du réel qui nous comble déjà de tant de choses... pour vivre pleinement.

Savez-vous quel pourcentage de notre cerveau nous utilisons ? Savez-vous toutes les sensations que peut éprouver notre corps ? Moi je veux savoir, je suis trop gourmande. Et cérébrale.

B

mercredi 21 novembre 2007

Alcool fort


Je n'aime pas les alcools forts. En vérité, je ne bois jamais, ou si peu. Pourquoi ? Parce que je suis si faible.

Une petite bolée de cidre me transforme en vedette de karaoké. Je chante, je ris, j'embrasse mes amis, les amis de mes amis, les inconnus. Un margarita me transporte sous une cascade à la fois glacée et brûlante de la jungle tropicale, léchant le sel sur les poignets de filles graciles, de grands esclaves noirs ravivant mes lèvres écorchées de l'acide des citrons verts.

Un bloody mary au petit matin (toujours au petit matin, le bloody mary !) après une nuit de tension, de négo, de closing, me donne plus d'énergie que toute une récolte d'oranges de Californie. Et la simple évocation de ce nom me remet en mémoire le clin d'œil de ce barman d'un pub irlandais parisien à qui je demandais un soir de grand ennui parmi les mondains, un bloody bien pimenté. Il me l'avait donné d'un air ironique. J'avais gouté, claqué la langue de plaisir… son clin d'œil complice, son sourire appréciateur… quelques secondes de pur bonheur partagé.

Je vous abandonne volontiers mes bulles de champagne. Elles me forceraient à trop de confidences.

Un rhum coca me replonge dans les années 80, la grosse pomme, le carré du Studio 54. It's raining men - Hallejulah - It's raining men- Amen

Le vin ? Le vin, c'est différent. Le vin n'est pas de l'alcool. Pas le temps d'en parler aujourd'hui.

Pourquoi ce post ? Ah oui… Découverte d'une boutique vendant de l'armagnac. Sud-ouest, terre de Gascogne, rivière Garonne, terre de certains de mes aïeux, rondeur cuivrée de l'alambic…. Savant mélange de tant de savoir-faire millénaires qui disparaissent peu à peu. Qui boit encore l'armagnac, où sont donc les Cyrano au verbe fort, élégant, cru et si doux, qui m'emporterait telle Roxanne ?

Cadets, cadets, où êtes-vous ?

Parisien, étranger, si vous voulez me connaître un peu, allez déguster dans cette boutique racée où les flacons précieux cotoient d'autres oeuvres d'art, ou une autre, un peu de ce breuvage ambrée qui semble sombrer dans l'oubli. De préférence un Haut-Armagnac, mais cela devient introuvable. Il me semble que c'est celui que prenait mon grand-père avant une longue route, pour se "donner le cordial", se donner du courage. Peut-être pour s'enflammer. Il vous enflammera peut-être aussi, ranimant votre courage pour aller trouver, enflammer votre belle.

B

I'm gonna go out
I'm gonna let myself get
Absolutley soaking wet
Castarède : 140 bd Haussmann - Paris 8ème (à côté du musée, allez-y aussi !)

mardi 20 novembre 2007

Passe-temps

Aujourd'hui, cher(s) lecteur(s) et triqu… oups trices, j'ai trop peu de temps pour vous.

Donc une énigme en deux mots, au pluriel, de 4 et 7 lettres, un art :

La courbette, la croupade, la cabriole
Vin
Patrimoine mondial de l'Unesco

Et pour celui qui a déjà la réponse, donnée ce matin, et à qui évidemment, il est interdit de répondre, une autre :


Trente-six
L'eau fuit en hauteur
Vases communicants
Allow the ennemi some latitude so you can finish him off later


En deux mots, 3 + 3 lettres, un auteur, il a écrit sur une chose horrible que certains pratiquaient avec art. Temps révolu aujourd'hui.

Amusez-vous bien !

B

lundi 19 novembre 2007

La maison de thé (essai)

Ce texte est un essai de fiction, toute ressemblance est fortuite. Purement fortuite.


Il m'arrive certains jours, lorsque j'ai bouclé un dossier tard dans la nuit, d'avoir le besoin de prendre un peu d'air frais, l'après-midi. En général je marche vers un petit square de ce quartier d'affaires, square sans grand intérêt et déserté, ce n'est pas un quartier où les enfants courent les rues.


Cet après-midi là, je m'étais assise un polar à la main, besoin de m'évader quelques instants. Je vois vaguement passer près de moi deux silhouettes élancées, mais je suis plongée dans l'intrigue. Après un petit moment, je lève le nez pour prendre ma petite bouteille d'eau et aperçoit le couple de trentenaires assis à quelques mètres.


Lui est sobre et élégant, costume gris classique, visage carré et volontaire, encore un de ces clones, sans grand intérêt ; je les connais par coeur. Elle me tourne le dos, semble plus intéressante. De long cheveux bruns et raides, un twin-set léger de couleur parme, une jupe noire au genou, heureusement fendu du bon côté, qui révèle une cuisse somme toute musclée et bronzée, le mollet est fin, la jambe terminée par des demi-sandales pointues à talon haut.

Manifestement, des collègues de bureau en plein flirt, début d'une idylle. Je les regarde attendrie, un petit sourire aux lèvres. Le costume gris a posé son bras sur le dossier du banc, à quelques centimètre de la demoiselle qui se tient un peu penchée en avant. Manifestement, il n'ose pas.

Pour ma part, je suis tournée vers eux, puisque je cherche ma bouteille dans le sac posé à mes côtés. Je m'appuie donc confortablement, pose mon coude sur le dossier et pose mon front dans ma main. J'ai le regard dans le vague (enfin… je fais semblant), je croise son regard. Le soutiens.

Tout naturellement, je passe la main dans les cheveux, puis descend jusqu'à la nuque en me redressant un peu. Je ferme un peu les yeux. A-t-il compris ? Oui, évidemment. Sa main vient se poser délicatement sur la nuque de la jeune femme. Si elle est aussi bonne qu'elle en a l'air, l'affaire est dans le sac… ça me fait sourire. Et je replonge dans mon intrigue. En gardant quand même un bon angle de vision.

Mais la demoiselle semble rétive. Finalement, ils se lèvent, elle marche un peu maladroitement sur le gravier. Les sandales. Dommage… Avant de passer le portillon, il se retourne vers moi, je lui fais un petit signe de la main. Désolée ! Il reste interdit. Puis reviens vers moi. Aie aie aie.

Je me lève précipitamment, fait mine de partir par l'autre côté. Mais nous allons nous croiser. Soudain, prise d'une brusque inspiration, je tourne les talons et passe devant. Je me retourne et le regarde, insistante. Il la guide pour traverser, me regarde, se ravise et l'entraîne vers moi. Je fais encore quelques mètres, me retourne, ils suivent. Passe une porte cochère, dit quelques mots à un gardien, tend ostensiblement un billet, ils sont derrière moi. Je connais l'endroit, un endroit secret de ce quartier, peu connu, une maison de thé de bambou cachée dans un minuscule jardin sombre.

Il semble ravi, elle est surprise. Il lui entoure les hanches de son bras, elle s'abandonne un peu contre lui. J'ai réussi mon coup. Il l'entraîne vers le petit pavillon. Je fais demi-tour et repasse devant eux sans un mot. Mais il me rattrape.

-Madame, attendez. La demoiselle est rétive et capricieuse. Elle promet beaucoup trop sans tenir, j'aimerais lui donner une petite leçon. Voulez-vous être...

-Mon cher, je ne suis plus guère amatrice de ces petits jeux simulés. Je préfère laisser les tourtereaux roucouler en paix.

Il semble déçu. -Ah… vous aussi... Décidément, les temps changent.

Soupir excédé. Ton hautement méprisant : -Si ça peut rendre service, je vous accompagne !

Le demoiselle est au milieu de la pièce dépouillée. Elle attend tranquillement, s'étonne de me voir entrer.

-Madame vient en voisine, elle nous a aidé un peu. Ne la décevons pas. Après tout, nous avons déjà parlé de ce genre de jeu, n'est-ce pas ? Le ton de l'homme est calme et chaud. Rassurant.

La capricieuse est fière, elle prend un petit air outré, essaie de me toiser. Raté. Je la regarde amusée.
L'autre l'enlace déjà tendrement, fait tomber le gilet, l'embrasse lentement et avec volupté. Je m'appuie à la porte.

Par ses caresses, il remonte le caraco au dessus de la poitrine, puis le soutien gorge sans les enlever. Elle est naturelle, petits seins en poire, un long téton brun déjà bien gonflé. Mais surtout, il lui tient les bras en arrière d'une main, je vois les côtes saillir, le ventre se creuser. Intéressant. Son autre main se fait exigeante, pince en tournant, la demoiselle proteste un peu.

A vrai dire, je n'aime guère. Tout cela sonne toujours un peu faux pour moi. Il relève un peu sa jupe, elle proteste. Il lui parle doucement à l'oreille.

Je m'ennuie. Soudain j'ai une idée, je prend une barre de céréales dans ma poche et bruyamment, arrache l'emballage avec mes dents. Il se tourne, la faisant pivoter en même temps.

Nous nous jaugeons du regard. Le mien est direct et désapprobateur. Il fronce les sourcils. Reprend d'un ton bas et terriblement calme.

-Ecoutes, ça suffit, tu m'as assez fait attendre. Je vais te donner une petite leçon. Il l'entraîne vers le sol, pose un genou à terre et avant qu'elle ait le temps de protester, la renverse dessus, la tenant fermement. Il soulève la jupe et claque le petit cul ferme, deux, trois fois. Elle gigote. J'éclate de rire.

-Cela semble amuser Madame, et toi, qu'en penses-tu ?

Elle ne dit rien, ne réponds pas.

Je m'approche. Lui susurre à mi-voix : -Finalement, elle tient peut-être davantage ses promesses que vous ne l'espériez.

Je me penche, vais tester la tiédeur nouvelle de la croupe de ma main et de mes doigts passés sous la fine dentelle, la moiteur. Le bruit est éloquent. Nous échangeons un regard complice. Il prend une poignée de cheveux et tire en arrière. Me tend sa bouche afin que ma main redevienne propre.


[à suivre si les commentaires en font la demande]



Amours


Tada dadada tada tadaliiiiin, tada tata tadaliiiiiiin.


Il y a quelques jours, j'ai été investie d'une mission impossible, allez dénicher dans une librairie scolaire bien connue du quartier latin un bouquin qui aurait dû être acheté depuis bien longtemps. Bref, je suis dans une file interminable pour aller régler l'achat. Je suppose que c'est une tactique car elle serpente entre les tables, je prends un petit opuscule de Bourdieu, De la domination masculine, un essai de Popper, un livre de conte pour enfant. Finalement, je tombe en arrêt devant le dernier Attali : Amours*.


Attali est l'un de mes écrivains préférés (j'ai bien dit, écrivain). De plus, la lecture de sa bio du banquier Warburg a eu une influence décisive sur mes choix professionnels. Donc, évidemment, je saisi l'objet. Propos surprenant, il parle de l'amour, des formes d'amours. J'achète.


La 4ème de couv. dit : Depuis plus de quatre milliards d'années, l'histoire de la vie suit une seule route, celle de sa propre pérennité… elle ne fait surgir qu'une seule valeur, l'amour. Ce livre est un voyage à travers cette histoire… on y découvre les incroyables formes que prennent les relations entre les hommes et les femmes, sexuelles et/ou sentimentales, instinctives et/ou réfléchies, sauvages et/ou ritualisées, contraintes et/ou volontaires, durables et/ou éphémères, hétéro- et/ou homosexuelles. … geishas japonaises, maître de l'érotisme indien et mariages de groupe du Congo, familles bourgeoises et trios bisexuels, machines de plaisir et chimères d'amour. Toutes et tous, dans leur extraordinaire diversité nourrissent la plus haute ambition humaine, la plus révolutionnaire : se dépasser pour attendre un idéal, celui de plaire à l'autre pour se plaire soi-même. Celui d'aimer pour être aimé.


Un brin racoleur. Le livre tient-il ses promesses ? Oui et non. Après avoir feuilleté l'ouvrage fort bien documenté, une phrase d'emblée me choque.


Il deviendra technologiquement de plus en plus facile de dissocier le désir, la sexualité, l'amour, la reproduction. On comprendra assez le fonctionnement du cerveau pour y faire naître des pulsions érotique… mettre au point des mécanismes de transmissions de pensées induisant des sentiments [???] involontaires. La sexualité pourra alors se dégager totalement du contact entre les corps pour n'être plus qu'un jeu de l'esprit parmi d'autre.


Sentiments ou sensations ? Un jeu de l'esprit parmi d'autres ??


Décidément, il n'a rien compris à l'amour, aux sentiments, au sexe, à la baise, voilà bien mon avis !


Pour être triviale, je ne crois pas qu'aucune machine, aucun électrode, ne pourra jamais remplacer, recréer le moment très précis, celui qui précède le climax, où un homme se voit, se sent venir sur ou dans sa (son) partenaire. Cet instant précis qui déclenche tout, avec ses milliers de combinaisons préalables, n'est pas reproductible. L'échange de regards, les frissons, les frottements de peau (ou pas), les odeurs…


Pour une femme, quelle machine reproduira ce premier tremblement d'une main inconnue ou familière qui ose, enfin ou encore, s'aventurer ? Comment provoquer l'abandon, juste après, lorsque de triomphante, la main devient en un instant, si douce ou si insistante ?


Combien d'informaticiens faudra-t-il rassembler pour écrire tous les algorithmes nécessaires ? Et combien de temps tiendront-ils avant de tous s'emmancher dans un gonzo frénétique ?


Pour rester dans le vulgaire, quel savant fou osera reproduire cette odeur de certains jours mauvais, cette odeur qui me rend si confuse, qui lui donne la nausée, mais qu'il surmonte parce que son désir est plus fort que son dégoût ?


Quid des bruits ? De toutes cette palette de sons, son des corps trempés de sueur, sons des voix, du sommier, froissement des draps, du cuir du canapé du salon, de cadre dans l'entrée qu'une étreinte soudaine, plaquant l'un et l'autre contre le mur, décroche brutalement. Et ceux du hall de gare, de la rue, des passants alentour lorsque l'on se cache dans un recoin ?


Les saveurs ? Encore artificielles ? Je ne crois pas qu'aucun laboratoire mettra une équipe sur le projet de recréer le goût si particulier de la première goutte si acre que le bout de ma langue vient recueillir sur son méat lorsque, après plusieurs jours d'absence, il est là sous mes doigts et qu'il m'avoue qu'il s'est abstenu juste pour me donner ça.


Et les sensations du lendemain ? Lorsqu'elle (il) a griffé si fort son dos, ses cuisses, par jeu ou par égarement, que s'appuyer sur le siège est à la fois brûlure et frisson ? Lorsque, même après une infinie douceur et lenteur… s'asseoir fait frémir ? Aurons nous alors encore à ressentir ce seul souvenir qui vous prend au ventre sans prévenir et vous donne le vertige ?


Pffft allez vous me dire, et surtout vous le niaiseux au fond de la classe, celui au verbe insolent, un bras levé et l'autre sous le pupitre, systématiquement lorsque je me retourne pour écrire la leçon au tableau, tout ça existe déjà, il y a des jouets imaginé pour depuis des millénaires, le téléphone, le net, les webcams. Les mots, les bruits, les regards, passent déjà par les ondes planétaires et les engins de plastiques ou autre à défaut d'être téléguidées, sont maniés par des mains consentantes. Qu'il suffit juste d'améliorer un peu la technique, le design… l'odorama, faire tourner quelques super-calculateurs, blablabla


Et que quelques mots bien écrits, quelques échanges virtuels sans autres liens que les mots, sont parfois plus puissants que quelques heures langoureuses.


Mais penser que demain, ou après-demain, un gars, une fille, ou n'importe quelles combinaisons, seul ou à plusieurs, pourront se satisfaire de baiser à des milliers de kilomètres de distances, l'un télécommandant l'autre, harnachées à des objets, des électrodes, couvert de latex robotisé, éventuellement qu'un spationaute terraformer pourra baiser son/sa partenaire depuis Mars, …moi à tout prendre, je préfère encore prendre un chien** !


Trop old school, faussement naïve, pas assez d'imagination ???
Qu'en pensez-vous ?
* Amours, Histoires des relations amoureuses entre les hommes et les femmes, Jacques Attali, Stéphane Bonvicini, Fayard, Paris, oct. 2007
** Merci Anne Archet !